la couverture
on terminait l'année en se demandant ce que nous réserverait la suivante, on avait mis des chantiers en branle, dont certains déjà avaient donné des résultats heureux, on ne se posait pas la question du travail parce que l'on estimait que les scènes politique et sociale qui s'affrontaient au dehors ne faisaient que se confirmer l'une l'autre, dans leur incompétence et leur manque de réalisme, on n'avait pas d'ambition autre que celle de vivre, au mieux de ce qui était en notre pouvoir, face aux images successives d'un sans abri à qui l'on offrait une couverture supplémentaire avec une poignée de mains réconfortante et d'un naufragé sponsorisé par des assurances monocoques et dont le pays se faisait une gloire d'avoir abrégé, je cite, le calvaire, en souhaitant ne jamais perdre la capacité de s'en indigner — à défaut d'y changer quelque chose