13.12.08

la marelle



on avançait sur un pied à partir de la base, un pas, deux pas, on stabilisait sur les deux jambes, tendues, écartées, on reprenait à cloche pied pour deux ou trois pas de plus avant d'atterrir au paradis, on y savourait quelques instants l'ivresse d'une victoire puérile avec un sourire de triomphe, on se rappelait les textes publiés et ceux qui ne l'étaient pas encore, on lisait le travail en ligne avec une fièvre inattendue, rendue possible par la qualité de l'écoute que l'on recevait, on ne restait pas longtemps au ciel, d'autres, derrière, piétinaient et briguaient la place, d'un saut on faisait volte face et on revenait, acrobate, éphémère, à la terre, on quittait la marelle à regret — sur les trottoirs gris, la craie s'effaçait sous les pas des hommes

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

au demeurant... meme si l'on atteint les sommets il faut avoir les pieds sur terre

14:56  
Anonymous Anonyme said...

Entre terre et ciel, un peu comme le petit Poucet, les petits cailloux tracent un chemin. Parfois ont à les deux pieds sur terre, parfois on avance à cloche- pieds, un peu déséquilibrés.
J'ai toujours aimé jouer à la marelle, j'ai toujours aimé jouer à vivre.

11:10  

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