l'été
on allait à la piscine vers treize heures, à petits pas pour ne pas perdre son souffle, on se changeait dans des vestiaires mouillés et douteux, en regardant bien avant de poser ses affaires, on traversait le bac à eau sur la pointe des pieds pour éviter les bactéries, je plongeais dans la piscine et en ressortais aussitôt, tu faisais des longueurs, le soleil brunissait nos peaux sur le carrelage blanc, on se souriait, on était de retour à l'appartement avant deux heures, l'été ne débordait jamais des limites de ce laps de temps quotidien, apprécié, attendu, ensuite, comme avant, c'était l'enfer