la baie vitrée
je me tenais debout devant la baie vitrée, les ardoises vertes de montréal, l'orange jeune des arbres, sur le pont jacques cartier le flot des voitures dessinait des lignes blanches et rouges à la lumière descendante, l'appartement serait vendu d'ici la fin de l'année, après deux ans passés au québec mon frère liquidait ses affaires et rentrait en france, il avait pris l'avion pour la floride comme on prend le train de paris à deauville, me laissant seul à ma demande quelques jours chez lui, je savais déjà que je ne reviendrais jamais au canada, j'avais renoncé à distribuer mes manuscrits aux éditeurs locaux, je ne voulais pas d'attaches inutiles, je voulais que les fantasmes prennent fin, à plus de quarante ans il était temps de grandir, pourtant la ville m'appartenait, là, elle s'offrait sous les fenêtres à la tombée de la nuit, elle murmurait d'ouvrir les yeux et de profiter du voyage, de ne pas chercher plus loin, ni plus tard, ce que j'avais ici et maintenant, et je restais ainsi, immobile, fasciné, pendant des heures
3 Comments:
Mélancolie et réalité ?
Réalité et mélancolie ?
Touchant.
Encore touchée.
Je peux même pas dire que les voyages réussissent à votre blog...puisque juste avant c'était déja entre touchant...et inquiétant.Y a un truc là en somme!
B.
en saint-laurent, tu veux dire
lo.
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