7.5.10

la coquille



j'avalais au déjeuner plusieurs morceaux de coquille d'œuf, que j'avais négligé de retirer à la cuisson et que j'avais pourtant vus tomber dans la poêle alors que je cassais les œufs d'une main sûre, professionnelle, je me remémorais la possibilité médicale, apprise il y a longtemps, que le fragment s'enkyste ou progresse vers l'appendice, entraînant son inflammation et les complications que l'on connaît, et je souffrais presque immédiatement des symptômes attendus, localisant la coquille à divers endroits de mon anatomie, de la gorge au bas-ventre, suivant la douleur que sa position ou son passage déclenchait, je décidais finalement d'accoucher des intrus dans un texte, rejoignant ainsi une phrase lue la veille comme quoi « seule, peut-être, l'écriture sera(it) ce qui sauve » — j'écrivais par faiblesse, manifestement

3 Comments:

Blogger Desiderata said...

Je découvre vos texte par dénonciation d'un "ami"...
Je lui dirai "Merci!" et à vous je dis: Toute coquille brisée qui s'égare sur l'omelette des mots,apporte du croustillant sous la dent du lecteur.

21:10  
Anonymous lo said...

je me rends, n'en faites pas un plat
lo.(euf)

00:31  
Blogger rosi said...

Voilà une description qui donne envie... Je le note dans un coin ! :)
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17:58  

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