14.4.10

le nouveau régime



c'était un pain au chocolat ou un croissant, un crème ou un expresso, exceptionnellement je mangeais un fruit au réveil, à midi c'était un sandwich au jambon cru avec des cornichons, une bière — j'apprenais la pression — ou un ballon de rouge, parfois une salade composée, de l'eau plate, un dessert et un café suivant ce qu'offraient les menus, il m'arrivait de sauter le dîner, ou de me rendre compte devant une assiette de charcuterie que j'avais eu la même chose au déjeuner, mais présenté différemment, je ne m'inquiétais pas de mon régime, mon ventre fondait avec le travail et mon corps acquérait de nouvelles forces, je glissais dans la cage d'escalier et me rattrapais sur une main, un coude, la cheville sous un angle improbable, la douleur disparaissait après deux jours, sans séquelles, sans traces, j'étais neuf