les archives du cœur
il semblait y avoir deux représentations de la mort (outre les vanités séculaires exposées à maillol), l'une figurant son drame pluriel, génocide, l'autre son abomination intime, et la question se posait de la nécessité pour l'une de prendre le pas sur l'autre, voire de l'invalider ou de la rendre obscène, l'ordre souhaité par l'artiste dans l'appréhension de ses conceptions, que je faisais l'erreur de ne pas respecter, et je commençais par le renier, donnait à l'expérience personnelle l'atroce devoir d'exister face à l'annihilation de masse, la revendication hurlant son droit absolu sous l'accumulation hasardeuse des vestiges de soi — je consignais finalement les battements de mon cœur pour qu'ils s'additionnent aux archives de l'humanité et j'abandonnais ici, sinon tout espoir, l'illusion d'être à la fois seul et unique
christian boltanski, après, mac/val
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