la chair meurtrie
je ne m'interdisais pas d'évoquer les catastrophes naturelles qui décimaient des populations entières mais je me détournais volontairement du voyeurisme excessif, de la générosité subite, des appels aux dons et des éclats mélodramatiques, je ne cliquais pas pour soutenir une cause quelconque, je ne cautionnais pas la solidarité virtuelle quand il était question de la chair meurtrie d'hommes et de femmes, j'avais eu ma chance pour sauver l'humanité, j'avais abandonné la médecine et le combat contre la mort parce que ça avait été un choix malheureux de ma part, une vocation erronée, je m'étais découvert à la place le pouvoir d'écrire et j'avais la chance, parfois, d'être entendu, j'appartenais au monde — et à ses drames — à ma manière
8 Comments:
découvrir sa manière d'être au monde, pour ma part vous découvre via Brigitte Célerier, m'en réjouis.
voilà qui me rassure dans mon incapacité à me sentir touché profondément par ce drame. On est au monde qu'on le veuille ou non.
"je m'étais découvert à la place le pouvoir d'écrire et j'avais la chance, parfois, d'être entendu, j'appartenais au monde — et à ses drames — à ma manière"
Cette phrase me parle beaucoup.
découvert, lu et entendu — oui, on a de la chance
lo.
lo,
entre de l'empathie humaine et de la résistance à la charité mise en scène et médiatisée pour apaiser la conscience des masses, n'existe-t-il pas un monde ou nos talents peuvent être mise à la contribution pour l'autri ? Une humaniste.
si — et seulement si — cet espace existe, sarah, il appartient à chacun de nous de l'habiter à sa façon, loin du regard des autres
lo.
Je continue de vous découvrir, en un univers plus lumineux et plus généreux que vos écrits pourraient le laisser croire d'abord. Je me souviens d'une critique littéraire à propos de Claude Simon : "il a la phrase". Faudrait qu'elle vous lise. Vous l'avez aussi, je crois.
faites suivre, hervé
et merci pour votre appréciation
lo.
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