la vie américaine
on assistait à la projection d'un film sur la psychanalyse et la libération sexuelle qui datait des années soixante et dont le point de vue unique montrait new york en noir et blanc, inversé dans un miroir, plus tard on retrouvait la même ville, illuminée cette fois, à travers le prisme de la télévision et celui, plus vicieux, de la police criminelle : la libération s'était muée en violence et la psychanalyse en profilage, ce que le premier film — et probablement la société d'alors, mais sans en avoir conscience — annonçait, je tremblais la nuit dans mes cinquante mètres carrés, rêvant d'une vie américaine et la craignant tout à la fois, comme je m'entêtais à craindre l'homme, la prison des émotions, les intérieurs calfeutrés où l'on étouffait les cris, la lutte instinctive des corps et leur inéluctable fin
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