28.7.06

l'éditeur



à l'automne, je recevais une carte postale de genève, quelques mots au feutre noir signés de ses initiales, il était en train de lire les épreuves de mon premier livre, ça lui plaisait, vraiment, énormément, alors il le disait, écrivait-il, il me donnait rendez-vous à bientôt, on ne se rencontrerait que cinq ou six fois, le plus souvent aux éditions et deux fois par hasard dans les rues de paris, il n'y aurait jamais d'intimité entre nous mais quelques éclats au téléphone, de rire ou de rage, et une seule fois, de sa voix simultanément grave et aiguë, le mot ambition à mon sujet et le regard qui va avec

7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Le plus difficile n'est pas d'attendre la réponse, l'avis -qui viendra toujours- mais d'assurer l'après-vente. Tu ne sais peut-être pas -mais l'ignores-tu vraiment ?- que notre société ne reconnaît pas les auteurs pour ce qu'ils sont. Il nous faut toujours en faire plus, vendre, faire le beau, assurer la promo... La première fois, je m'en souviens comme si c'était hier, j'ai été publié par Flammarion. Une commande de leur part à la suite d'un dîner chez mon ex. Mille questions à moi-même. Saurai-je faire ce qu'on attend de moi : écrire ? Et puis ce fut fait. Je ne savais pas qu'on attendait autre chose, après. La radio, la télé, les dédicaces, les salons. Faire un numéro de claquettes. Paraître. se lever à 5h du matin (moi qui suis un nocturne) pour être dans la matinale de France Info (au bout du monde, pensez donc, Boulogne !).
Cette année, ma dernière contrainte imposée fut le salon du livre de Nice. Bon, il y avait la plage. Les réceptions. Les cocktails. Mais pendant ces trois jours je n'ai cessé de me demander ce que je foutais là. Et pourtant... lundi je déjeune avec mon nouvel éditeur. On ne se refait pas. L'écrivain est maso.

00:31  
Anonymous Anonyme said...

Le commentaire de Morts ou vifs me rappelle un échange que vous et moi avions déjà esquissé ici-même.
Je ne me sens pas (ou plus) capable d'assumer ce qui doit suivre la signature d'un contrat. J'aurais été farouche vis-à-vis des comédies commerçantes, et désoeuvré face à la possible contrainte de ne plus me sentir pleinement libre des contenus, des inspirations à venir.
Bien sûr on peut aussi se ravir d'une édition humble et quasi confidentielle.
Mais je bosse en usine.
Or pour vivre pleinement, uniquement, de l'écriture afin que cesse cet abrutissement ouvrier, je doute que ma seule ferveur en cette obsédante pulsion littéraire suffise ; alors les règles de l'inéluctable complaisance se démasqueront (même Dustan, même Angot s'y sont pliés, s'en sont arrangés parfois au sacrifice du talent).
Je ne sais pourquoi je traîne cette manie de scribe exigent, pourquoi je désire en vivre exclusivement : je sais en tout cas que je ne suis ni comédien, ni joueur, ni carriériste... etc. J'écris comme un âne sans carotte aux naseaux.
PS : en tout cas j'attends avidement la suite de ton récit.

01:37  
Anonymous Anonyme said...

*exigeant

01:40  
Anonymous Anonyme said...

Il est vrai que d'être publié est l'un de mes phantasmes. Je tenterai, sans doute, l'expérience à l'heure de la retraite... Car je suis bien trop attaché à mon confort et à mes revenus réguliers pour me lancer dans une aventure dont nous savons bien qu'elle ne nourrit plus son homme depuis longtemps...

- Et les nourritures spirituelles, alors ?!
- Je trempe mon pain sec dans l'eau de mes blogues...

09:39  
Anonymous Anonyme said...

En ce qui me concerne, être publié, je le reconnais, demeure un objectif à plus ou moins long terme. Il m'arrive souvent, fausse modestie mise à part, de tomber des nues lorsque je parcours les rayons des librairies. Il est vrai que l'époque actuelle privilégie le sensationnel et la provocation à bon marché. Participer à une émission de télé-réalité est sans conteste aujourd'hui le moyen le plus rapide pour être édité. Cependant, dis-toi la chose suivante, les nombreux internautes qui ont le plaisir de venir lire périodiquement tes écris sur ton blog ne le font par pure amitié, mais parce que tu as du talent et que tes propos les touchent sincèrement. A bientôt mohamed.

12:49  
Anonymous Anonyme said...

et qu'est-ce qu'un auteur sans lecteurs, en effet, mohamed...?
aux autres : publication, promotion, ambition, exigence ou fantasme, au-delà de l'écrivain, c'est le livre qui compte, c'est lui qui restera
lh.

13:08  
Anonymous Anonyme said...

ecrivain maso, megalo, intello, toujours en quete de reconnaissance. je compatis à la souffrance de morts ou vifs et à ses préoccupations metaphysiques. En plus de son talent ,puisque publié chez Flammarion, je lui souhaites un avenir doré sur un chaine de montage à la chaine dans une usine de voiture. En effet apres la sensation du devoir accompli,tu n'auras pas besoin d'assurer le S.A.V le seul point commun est le lever à cinq heures.
lo a raison seul le livre demaure mais il oublie de dire qu'au travers de lui on cherche l'ame de l'auteur et on l'admire pour avoir su toucher notre coeur avec des mots que tout le monde utilise.
le talent transpire au dela du livre et c'est par la reconnaissance que vit l'auteur.
l'auteur sera t'il à la hauteur?

15:29  

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