la perte pure
j'avais de plus en plus le réflexe d'utiliser l'appareil photographique intégré de mon téléphone portable alors que l'on visitait des lieux inconnus, où je cherchais à fixer ton image dans le décor comme tu le faisais si souvent avec moi : ainsi le long des bureaux déserts des abattoirs, dont le silence glacial était rompu par l'éclat de quelques postes de télévision qui diffusaient des vidéos d'artistes, ou dans la galerie de la station, entre rorschach et méduse, mais si ton geste était artistique, je comprenais que le mien n'avait pour seul but que de t'immortaliser et je rejoignais, la technique aidant, les légions d'hommes et de femmes qui s'étaient accrochées à l'image comme on s'accroche à la vie — en pure perte
bruno pelassy, la station, nice
2 Comments:
quelle photo étrange...
c'est une photo qui a une âme!
retenir l'image de celui ou celle qu'on aime... est-ce en pure perte?
quand on la regarde, encore et encore dans le secret de ses désirs, dans l'intime de ses espérances...
le geste existe, coumarine, et l'intention — moi-même le revendique aujourd'hui
après…
amicalement,
lo.
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