16.10.09

venise



on portait les mains au visage en forme de croissants que l'on encastrait l'un dans l'autre pour figurer un plan approximatif de venise autour du grand canal et tenter de se repérer d'un côté ou de l'autre du rialto et de l'accademia, on traghettait assidûment d'une rive à l'autre, néologisant sans honte d'après la langue italienne, on engouffrait tramezzini et cicchetti voluptueux assortis d'un café constamment serré pour reprendre des forces et se perdre encore et encore entre calle, campi, piazze et ponti, on butait parfois sur l'eau au bout d'une impasse et l'on faisait marche arrière avec philosophie, se promettant d'en retenir la localisation et retombant dans le piège la fois suivante, venise est un poisson, écrivait tiziano scarpa, et elle se dérobait sans cesse dans les eaux troubles de la cité au passage des vaporetti