25.6.08

l'insomnie



l'insecte cognait murs et plafond, attiré par le halo de lumière que dessinaient un néon ici, une lampe tamisée là, j'avais fait preuve de patience en éteignant le premier mais la bête insistait, je prenais une revue pour la chasser mais le geste incontrôlé la sectionnait, cent dix couperets de papier avaient rencontré la mouche qui, encore accrochée au mur blanc, déclinait son anatomie en tranches obscènes, j'avais lâché la revue, horrifié, la mort affichait sans pudeur son absurde réalité dans le salon, je n'avais pas pu dormir — au matin, un pigeon paniqué battait des ailes dans un fracas épouvantable, pris au piège entre la vitre et le même mur, son œil rivé à la trace, je l'avais délivré sans oser le regarder, fautif

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

La mort donnée et la vie offerte. De la mouche au pigeon, il y a un néon, une fragile revue et l'insomnie.
Eteignez tous les néons...

10:28  
Anonymous Anonyme said...

c'est un fantasme récurrent chez moi, lidia : éteindre le monde et savourer, le temps d'une minute universelle, la lumière naturelle de la nuit
lo.

13:19  
Anonymous Anonyme said...

la lecture peut etre soporofique voire mortelle maintenant la mouche tsé tsé. Quant au pigeon il a bien compris le message.

23:57  

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