14.11.06

le retard



jeanpierre attend dans la chambre, c'est rare que tu prennes du retard, c'est rare que l'écriture soit à la traîne mais peut-être n'as-tu pas tout donné ce soir et c'est la raison pour laquelle le photographe est en manque de tes mots, il te presse soudain à la tâche, tu rechignes un peu, pas vraiment, tu fais des tentatives mais quelque chose entrave l'avancée, tu as bu du vin blanc, en règle générale ça ne freine rien, au contraire l'alcool a une influence bénéfique sur les arts, tu es un écrivain, l'ivresse de baudelaire est une inspiration, mieux c'est un art de vivre, tu voudrais pouvoir te passer de deux choses pourtant, qui se sont imposées au fil du temps : ce tutoiement qui t'oppresse, te force à te regarder de l'extérieur, et l'imparfait qu'ici tu n'as pas employé, tu t'en rends compte à l'instant, dans la chambre, le photographe attend, tu lui envoies les mots

kristof everart, 2006

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

C'est bien, cette légère panique, cet accroc. Oublier l'imparfait, l'espace d'une seconde.

02:51  

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