2.10.06

la coquetterie



bien sûr ça ne m'avait pas échappé, c'était là, juste sous la main, il y avait un relief que je n'attendais pas, dont l'évidente présence n'aurait pas dû me surprendre, j'avais un penchant pour les pizzas et le vin rouge, le cholestérol était mon ennemi, non pas juré, il parsemait ça et là mes artères comme une belle cuillère de parmesan savamment saupoudré, je surveillais de près son taux, j'avais rêvé la veille, comme quoi les prémonitions existent, que les analyses confirmaient la sténose, il fallait un régime, vite fait bien fait, finis les restaurants italiens et les desserts au chocolat, je m'étais réveillé en suffoquant, non ça allait, le taux n'avait pas bougé, il faudrait de nouvelles analyses pour le confirmer mais je ne faisais pas d'excès, bien sûr ça ne m'échappait pas, à quarante ans je n'étais plus le gars longiligne dont les amies (et le féminin n'est pas une erreur, les garçons ne me disaient rien alors) vantaient la silhouette, étrangement la prise de poids attirait l'œil, elle asseyait le bonhomme, je n'étais plus un gamin, j'étais un homme, il y avait eu l'espace d'une minute une coquetterie face à l'écran, le désir d'effacer la note, de faire disparaître les preuves, et puis j'avais baissé les yeux sur mon corps nu, et j'avais souri

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

l'ombre de moi même vous salue!

19:38  
Anonymous Anonyme said...

et vous étiez fort joyeux, ce jour-là
lh.

19:42  

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