le troupeau
leur résignation me désespère, leur uniformité me navre, leur démarche me désole, leur nombre me terrifie, leur familiarité me révulse, leur suffisance m'exaspère, leur stupidité m'atterre, leur omniprésence me terrasse, leur voix m'assassine, leurs expressions me crucifient, leurs regards, je n'en parle pas, leur destin est une farce, ils endossent leur rôle sans révolte aucune, ils en sont presque fiers, ils marchent la tête haute, gonflés de certitudes, au moins les bœufs à l'abattoir courbent l'échine quand ils comprennent ce qui les attend et leur viande sert à autre chose qu'à nourrir les vers
6 Comments:
Parfois je m'assois sur le rebord du monde et je contemple mes semblables. Avec la sagesse de l'ermite retranché dans sa montagne je les observe et me sens profondement different voire etranger à cette race.de la haut on dirait une grande fourmiliere dans lequel un dieu aurait tiré un grand coup de pied.
Je les hais,je les maudis, je les vomis, je l'ai execre et pourtant lorsque je regarde de plus pres,je me vois dans le troupeau je suis la perdu dans la foule, je me fond dans la masse. Pire je suis le seul à me poser toutes ces questions. Je me surprends à envier les simples d'esprit qui vivent sans se poser toutes ces questions. Nous sommes tous des moutons de panurge et nous allons tous à notre fin en belant de contentement suis je le seul à savoir qu'au bout de la route nous plongerons tous dans le vide et tout cas moi je le sais et cela me stresse plus que les autres.
Rick, si tu cesses de contempler tes semblables pour simplement les regarder, tu verras que, loin de bêler de contentement, ils sont tous en proie au même questionnement et aux mêmes tourments que toi, exactement.
Là, tu auras de bonnes raisons de les vomir et de les exécrer.
Qui n'a pas tenu un jour le guidon d'un Caddie entre ses mains ?
Comme Azure-Te je resterai prudent...
(Rick, les sages ont cette politesse d'ignorer leur sagesse, de peur qu'elle n'en soit pas...)
Lo : nous réagissons parce que nous sommes au-dedans du troupeau. Tu convoques les abattoirs, tu pourrais aussi évoqué la superbe de la tauromachie. Comme chez toi cette colère m'effleure, m'empoigne, me rend étranger à mes semblables. Mais qu'apportons-nous de mieux, sinon des jugements soigneusement formulés ? La révolte est une bouche qui à besoin de la main pour devenir efficace et vraie. Or que faisons-nous sinon bêler notre exaspération ? Quand j'entre dans un supermarché j'examine ma tristesse non pas à la 2ème personne du pluriel, mais à la 1ère...
tous d'accord ici, tous en proie à la même colère, à la même révolte, à la même suffisance, à la même différence, tous à la même table pour la même viande résignée
ce que nous faisons, jonas?
dresser des miroirs au sein du troupeau
lh.
En entrant dans un supermarché, je souris...
Pas que je sois fier de pousser ce Caddie, même si mon fils s'amuse à l'intérieur.
Non, c'est plus ... je décide d'y prendre plaisir, de ne pas me stresser, surtout pas.
Alors certains m'amusent car ils sont agacés, d'autres me font rire, d'autres peuvent m'attrister.
J'ai peut être cette suffisance de croire qu'effectivement je suis mieux qu'eux, car moi, je ne m'énerve pas...et c'est peut être ça en fait!
J'aime le supermarché car il me rend meilleur.
Biz my LO (...JP, tes photos sont encore plus traumatisantes que le texte de Laurent!).
Juste pour vous dire que je suis allé chez Champion ce midi et que ça s'est très bien passé...
Bise
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