31.5.09

l'écorché vif



le hasard avait voulu que j'emporte en voyage deux romans dont le personnage principal avait le visage déformé, hideux, insupportable au regard : le premier le cachait derrière une cagoule quand la seconde s'y construisait, s'y définissait, je contemplais les photographies que tu avais prises de moi dans la ville turque et je n'y reconnaissais pas les sentiments qui m'avaient alors assailli et que l'expression de mes traits, impassible, modèle, ne reflétait pas, je dissimulais mes doutes derrière un masque de peau qu'istanbul, féroce, cherchait à écorcher — tu avais visité seul la mosquée bleue quand, à vif, je n'étais plus arrivé à faire face

2 Comments:

Anonymous mohamed said...

"il existe deux sortes de vie: celle que les gens croient que vous menez, et l'autre. Et c'est l'autre qui pose des problèmes et que nous désirons ardemment voir"

James Salter, un bonheur parfait, édition de l'olivier.

10:13  
Anonymous claire said...

Permets moi d'embrasser cette petite plaie invisible sur ta joue, Lo. J'espère que ça cicatrise bien.

15:11  

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