6.5.09

la jeunesse



on découvrait avec l'âge — et une certaine pratique — l'extraordinaire naïveté dont faisait preuve la jeunesse dans ses attitudes, ses choix, ses réflexions et ses certitudes, que l'on y fût confronté à travers l'écran de la télévision, auquel cas on vivait la découverte en spectateur, ou dans la vie réelle, face à des interlocuteurs qui, sous prétexte d'habiter une fonction nouvelle, restaient persuadés que la nouveauté était partagée et éprouvaient alors la nécessité d'en présenter chaque aspect et chaque intervenant, décontenancés lorsqu'on les interrompait en connaissance de cause, ce que l'on finissait par ne plus faire, s'amusant davantage de leur enthousiasme crédule que du plaisir gâché ou de l'effondrement de leurs vérités