30.10.08

les jours meilleurs



on en avait assez de nice, on y avait passé trop de temps immobile, on avait grossi l'un et l'autre, on s'était empâté en s'en rendant compte mais incapable d'en combattre ni l'évidence ni le résultat, on avait attendu des jours meilleurs qui, après deux jours et deux nuits de pluie torrentielle et salvatrice, illuminaient un ciel redevenu bleu que quadrillaient des filets de nuages vif-argent, l'horizon dessinait des cartes géographiques inconnues, une toile immense sur laquelle chaque croisement offrait une chance ou un échec, on avait acheté deux billets de train sans retour, on avait décidé qu'il fallait arrêter de se priver, obéir à chaque pulsion, chaque désir, on frissonnait dans l'appartement ouvert aux quatre vents, automne et hiver s'embrassaient enfin par-dessus nos têtes et on approuvait leur union

8 Comments:

Anonymous Anonyme said...

ouf !
bon séjour à paris.
j.

15:08  
Blogger LE MAMI said...

On a eu chaud.

18:35  
Anonymous Anonyme said...

La photo me fait mal pour une fois. Plus que 50 jours avant la mer.
Sachez tout de même que l'empâtement est possible aussi de l'autre côté du mur, surtout si on mange autochtone(sans compter la bière).
Pascale Clark serait sûrement heureuse d'avoir votre contribution ici :
https://www.blogger.com/comment.g?blogID=8164353948803081593&postID=367524845565401738

Bises

23:24  
Blogger Lidia said...

La photo est splendide, le texte un départ votre amour est un artiste plein de talent.

07:37  
Anonymous Anonyme said...

"on en avait assez de nice, on y avait passé trop de temps immobile"

Comme je me retrouve dans ces propos même si le climat actuel à Paris contraste fortement avec celui auquel je m'étais tant habitué sur la côte d'azur.

Partir, pourquoi pas mais pas sans avoir lu le très beau roman "la gare" de sergio korkis.

Commeme le disait très justement aimzon (aimzon.blogspot.com), un livre à lire en mouvement. C'est l'histoire d'un homme qui revient de vacances avec sa femme et son fils. Le train s'arrête dans une gare improbable, il descend pour fumer une cigarette et se prend à rêvasser dans les toilettes : le train part sans lui, il ne peut plus repartir.
Il finit par voyager au coeur de lui-même, et ce qu'il découvre... le voyage nous ramène au coeur de nous-mêmes, l'aventure est en nous comme une pensée inerte à réveiller. En nous, des déserts à parcourir, des paysages à contempler...

10:41  
Blogger LE MAMI said...

> mohamed
comme quoi pisser un coup peut changer un destin.
Certes mon commentaire, si c'en était un, est quelque peu déplacé mais, c'est comme l'envie même, je n'ai pu résister.

16:19  
Anonymous Anonyme said...

on aimerait l'avoir en mains pour le départ, mohamed — je parle évidemment du korkis, balthazar —, on se le procurera donc à paris (où tu vis à présent, mohamed?) en vue d'un retour niçois de fin d'année qui nous rendra claire à l'eau (ou l'inverse) — de mer, balthazar
difficile exercice que le commentaire groupé, mais que ceux qui ne s'y lisent pas sachent que l'on pense aussi à eux
lo.

18:49  
Blogger LE MAMI said...

aussi je déchiffrais laborieusement mais non sans une croissante délectation cet exercice commenté

08:07  

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