la préhistoire
tu t'allongeais dans le noir, tu attendais que les autres soient au lit, tu restais seul dans le salon, le casque sur les oreilles tu passais tes disques les meilleurs, c'était des 33 tours, kate bush en tête, tu n'avais pas besoin de lumière pour dégager les disques de leur pochette, pour les positionner sur la platine, tu savais sur quelle touche il fallait appuyer, même les yeux fermés, pour lancer la rotation, le saphir craquait en touchant le vinyle, la musique ne se faisait pas attendre, tu connaissais les intros par cœur, au blind test tu aurais fait un malheur, sur l'appareil les décibels dansaient en petites pointes vertes et rouges quand la chanteuse montait trop dans l'aigu ou quand les basses s'emballaient, que la musique t'emportait la tête, tu te levais alors, tu regardais la place déserte dans la nuit, le vent qui faisait trembler les palmiers, tu te souviens d'une atmosphère de préhistoire, la ville dormait, debout, à l'affût, tu cherchais dans le mouvement des palmes un message pour l'avenir, la nuit chuchotait que tu deviendrais quelqu'un et toi, unique, solitaire, tu écoutais
2 Comments:
... pour faire toujours aussi sobre, je dirais : très, très, très beau. Un film peut-être ? Je le vois déjà... Une dizaine de minutes, une chanson de Kate Bush, la nuit, les petites lumières rouges et vertes, la ville et le vent dans les palmes... un jour peut-être, un jour...
un beau jour ou peut etre une nuit...
surtout une nuit.
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