la colonne
assis sur le siège des toilettes, je craignais que le bloc-miroir de la pharmacie, fixé imprudemment dans un mur affaibli par la porosité de la pierre et l'humidité de la pièce, tombe sur mon dos et me brise la colonne, je craignais davantage encore qu'en chutant, la vitre de l'armoire n'entame la peau et ne dénude les vertèbres l'une après l'autre, comme on pèle une banane, me laissant inanimé sur les tomettes, les os à vif, il eut été préférable qu'en tombant, la pharmacie me tuât, et je souriais à l'image de ce corps nu, abattu en plein travail par une surcharge de médicaments périmés, répandus en pluie de gélules et de dragées multicolores autour du cadavre, mon petit carnaval personnel
"les bronzes", jan fabre
"les bronzes", jan fabre
3 Comments:
vidé de vos matières et liquides corporels entourés de cette farandole de berlingots multicolores, le tableau ressemble à ces peintres naifs dont les noms m'échappent. Ah les gouts et les couleurs!!!!
j'ai naïvement repeint mes toilettes récemment, hécate, comment le saviez-vous?
lh.
le nez fin!
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