30.5.06

les amis



tu as perdu beaucoup d'amis ou beaucoup d'amis t'ont perdu, beaucoup de gens qui te connaissaient ont perdu leur ami en toi, tu as caressé le projet de dédier un livre à ces pertes-là (mais tu as découvert par hasard qu'à la prochaine rentrée littéraire, quelqu'un t'avait précédé sur ce chemin-là, aussi ce projet que tu avais ne restera-t-il à jamais rien d'autre qu'un projet, si ce n'est ici), tu as cherché à savoir à chaque fois qui était coupable, c'est un de tes grands classiques : te sentir obligatoirement coupable de tout, et devoir absolument réparer, rattraper le coup, excuser ou t'excuser, tu as donné nombre de deuxièmes chances, et de troisièmes, tu as rarement de toi-même arrêté les frais, tu te souviens d'un garçon, un jour tu as décidé que c'en était trop, il représente une étape parce qu'avant lui, tu souriais encore, tu te ridiculisais, après ce garçon-là, tu t'es affiné dans la pratique de la perte des amis, tu as commencé à te dire que tu n'avais pas forcément d'efforts à faire, que les gens disparaissaient, d'une façon ou d'une autre, que cela ne servait à rien de chercher à savoir pourquoi, au fond il n'y avait jamais eu de surprises, les amis qui restaient ne t'enviaient pas, ils ne jalousaient pas cette chose que tu avais et qu'eux n'avaient pas, au bout du compte tu as compris que les amis qui restaient avaient eux aussi cette chose-là, rare, en eux, et que le garçon du début, celui qui avait déclenché le processus, ne l'avait jamais eue, pas plus que ceux d'avant, à qui tu souris encore parfois

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

1ère chance, 2ème chance, 3ème chance, et là, ça va : on ARRÊTE LES FRAIS. C'est curieux cet équilibre du trois. Impair, toujours juste. Pas de coupable, never explain, never complain. Et sourire, bien sûr.

02:52  
Anonymous Anonyme said...

J'aime bien cette phrase "ceux qui restent ne t'envient pas cette chose que tu as".
Ca m'a rappelé que meme si ils m'en restent si peu, ce sont ceux qui m'acceptent, ceux que j'acceptent dans leur totalité.
Les autres, j'ai parfois du mal à leur sourire encore.

12:08  
Anonymous Anonyme said...

oh merci pour ce post
et pour les autres (la franchise, ou l'apparence de), notamment sur celui qui parle de sexe
vous m'ouvrez les fenêtres de mon âme (c'est pompeux hein ! je ne trouve pas d'autre expression)

15:11  
Anonymous Anonyme said...

C'est bizarre hein
Ca n'a que peu de choses à voir hein
je me demande comment expliquer ça hein
mais je me retrouve dans tes mots
Je crois que je ne suis pas très douée pour garder ceux que j'aime.
Je suis ne suis douée que pour la colère
Oui, je sais, je ne suis pas claire.
Fais rien...
tes mots me parlent, j'explique ça comment?

22:02  
Anonymous Anonyme said...

ton commentaire, coumarine, comme dicté par une autre voix, a tout à voir, au contraire -merci
lh.

23:32  

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