10.1.07

l'inévitable



tu prenais parfois brutalement conscience de ta mortalité, c'était le plus souvent juste avant de t'endormir, tu paniquais d'abord, terrassé par le caractère inévitable de l'événement, le souffle te manquait, tu cherchais à te raisonner, tu poussais ton esprit vers sa propre absence, sa négation, mais l'intelligence se révoltait et tu rebroussais vite chemin, tu tentais alors une autre tactique : d'autres avant toi avaient souffert des tourments similaires, ils avaient cependant réussi cette épreuve qui les effrayait tant, ils étaient morts aujourd'hui comme tu le serais un jour, tu te calmais enfin en comprenant que pour cette unique fois dans ta vie, l'échec -que tu redoutais plus encore que ta propre fin- ne serait pas possible