17.1.07

la nouvelle adresse



on dînait dans un restaurant que l'on fréquentait régulièrement, on avait une table pour deux contre un mur, on était à l'aise, dans notre élément, depuis le fond de l'établissement où se trouvaient les cuisines le cuisinier était apparu, il avait marché vers le bar où se tenaient le patron et le livreur de pizza, son attitude avait attiré mon attention, une manière de tenir son bras d'une façon exagérément efféminée, j'avais froncé les sourcils, il avait rejoint les deux autres, ils avaient ri et leurs regards avaient convergé vers notre table, je n'avais rien dit à jeanpierre pour ne pas gâcher son repas, pour ma part j'avalais à contre-cœur, je m'étais demandé ce qu'il fallait faire, interpeller violemment le cuisinier, lui casser la gueule sur le mode viril, accentuer au contraire le trait et demander au patron s'il était libre ou tout simplement m'en foutre, finalement j'avais tout raconté à jeanpierre qui avait haussé les épaules, j'étais paranoïaque, c'était reconnu, ce qui m'inquiétait davantage, paranoïa ou pas, c'était le pouvoir qu'avaient les autres sur moi, la honte et la colère qu'ils étaient encore capables de provoquer, je m'en étais au bout du compte voulu, je savais que je ne serais plus jamais tranquille dans ce restaurant que j'aimais bien, il fallait trouver une nouvelle adresse

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Mais non, mais non. Est-ce SI important ?
Du moment que la calzone est bonne. Bien gonflée, dorée au-dessus, grillée sur les bords, noircie au cornes. Chaude dedans : le fromage parfaitement fondu, mais l'œuf encore coulant. Tout ça. Avec un bon pili parfumé. Et ton homme. Alors vraiment, c'est une bonne adresse. Et eux, vos fournisseurs et d'éventuels fantasmes, s'ils sont mignons. Fais-leur cet honneur.

02:43  
Anonymous Anonyme said...

pour moi ce texte décrit l'horreur absolue

tu te sens bien dans un lieu, tu fais confiance aux gens.. et sans que tu le saches, eux te singent et te méprisent, et t'attaquent dans l'un de tes soft points..

cela arrive plus souvent qu'on ne le pense.. comme disait mon prof de philo, ce sont nos amis qui nous trahissent, car de nos ennemis, on s'attend à la trahison.

moi aussi je n'y aurais plus jamais remis les pieds

14:37  
Anonymous Anonyme said...

- Donne la parole à un âne, ça sera toujours un âne.

- Tu crois qu'il ne faut pas éduquer tout le monde ?

- Si. Même les ânes il faut, mais sans illusions.

Le chat du rabbin (Sfar)

20:25  

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