3.7.06

lo



ses mèches sont noires, en épi sur le front, ou pointent vers la bouche, elle accroche-cœur parfois, elle louise brookes aussi, elle cherche quelque chose dans le physique travaillé qu'elle a peut-être trouvé, puis perdu à nouveau, ou qu'elle perd à loisir pour le plaisir de le chercher encore, elle a des yeux étonnés et une bouche qui parle trop, elle rit soudain, en décalage, noyée dans son rôle, avalée par le personnage, c'est un manga, c'est une artiste, elle voudrait faire des films, rencontrer les auteurs qu'elle aime, elle dévore les livres comme un vampire ne fait qu'une lampée de sa proie et se régénère par la lecture, elle connaît les noms par cœur, les lieux, les pages, scolaire elle pourrait citer les phrases, réciter les textes, elle s'arrête parfois, immobile, figée dans son extravagance, dépassée par la fiction, une pensée la traverse alors qu'elle ne confie pas, elle s'allonge, inhumaine, une silhouette, une ombre, elle porte le même prénom que moi, en diminutif, comme une ankh rivée à son cou, une larme en étoile, éternelle

"notre histoire", palais de tokyo 2006, virginie barré

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je viens enfin de prendre le temps de parcourir les pages de ton blog.
Il faut bien te l'avouer, la musique de Bebo Valdes et de Diego el Cigala y est pour beaucoup.Je suis à la fois surpris par ta mélancolie et la justesse avec laquelle tu perçoit ton environnement. Holderlin disait souvent que lorsque les hommes se mettent à rêver, ils se prennent pour des dieux et lorsqu'ils se réveillent, ils retrouvent leurs états de mendiants.J'espère qu'en ce qui te concerne, ces rêves d'écriture conserveront l'élégance et la lucidité qui se dégagent de la lecture des pages de ce blog. Cordialement mohamed.

19:02  
Anonymous Anonyme said...

touché, mohamed
lh.

22:01  

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