10.3.06

le plaisir



j'avais onze ans, douze peut-être, j'espérais comprendre, j'espérais, pantalon baissé, visage baissé, le regard fixé entre mes jambes, que les années passeraient vite, j'espérais des transformations, je me demandais si l'on se rendait compte un jour que, de l'enfant que l'on avait été, on était devenu un homme, je croyais, à la nuit tombée, que le jour suivant produirait la transformation, j'invoquais des puissances divines ou infernales, je tissais mon destin de motifs mythologiques, je disais les noms des parques, des nymphes, des muses, j'apprenais les langues mortes, je fuyais les autres, je me réfugiais aux toilettes, je fermais la porte à clé, conscient des images que je faisais naître dans l'esprit des miens, qui se vérifiaient quand mes larmes se mêlaient à d'autres humeurs et que je maudissais le plaisir qui accompagnait la jouissance, embuait mes émotions, endormait mes rêves et me déposait, consentant, au seuil de l'âge adulte

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Période inconnue. Je n'avais ce genre de honte qu'avant la fessée colérique du père. Très tôt j'ai habité sans autre émoi qui je devenais, et la sexualité qui allait avec.

15:46  
Anonymous Anonyme said...

Très beau texte!

22:19  
Blogger le plumitif said...

je suis un enfant
je veux le rester
je suis peter pan
je cherche ma fée
Cela ma muse
dans une categorie
on me parques
voila ma ruse
vivre une vie
sans que l on me remarque
Je ne suis qu'un pauvre here
voila le hic
tu admires Lampades here!
a la recherche de la lumiere
here hic! eric

22:53  

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