1.11.09

les risques



la pluie avait commencé dans le milieu de l'après-midi, je les avais suivis jusqu'au parvis saint gilles où ils avaient opté pour le bar de l'union contre le verschueren, les deux se partageant équitablement la clientèle du quartier — et l'on choisissait son camp en buvant ici ou en mangeant là —, je les avais regardés partir par la fenêtre du bar avant de revenir à l'écoute des musiciens qui, saxo et contrebasse mêlés, conféraient au café une atmosphère de film noir, j'avais poursuivi mes découpages et mes collages dans un cahier rempli d'annotations qui les avait amusés, alors qu'ils avalaient soupes et spaghetti bolognese à deux tables de la mienne et que je tirais sur ma clope, la main tremblante, en regardant ailleurs, conscient que je prenais des risques en m'exposant ainsi, mais incapable de m'en empêcher