1.12.06

le chemin



il devait exister un chemin qui me permettrait de revenir à l'époque où la mort n'était qu'une idée romantique : la nuit obscure résonnerait à jamais du chant silencieux des étoiles et une éternité de lamentations nostalgiques habillerait mes traits blafards d'une beauté immortelle, et inaltérable, il devait exister pareil chemin, qui m'emporterait pour toujours loin des cauchemars réalistes, noierait dans ses dédales touffus et frissonnants la tristesse du corps malade et son devenir impitoyable, il était impensable que le temps qui me restait ne fût qu'amas de cadavres aimés, enterrés proprement dans l'épouvantable attente de ma chair putréfiée