5.7.06

le football



on allait au stade de l'ouest, à l'aire saint-michel, au stade jean bouin, on prenait un bus, toujours le même, on s'asseyait au fond, on regardait les voitures, les garçons regardaient les filles, ils sifflaient quand les filles montaient dans le bus, il y avait des jeux qui m'échappaient, des regards qui m'énervaient, on se mettait au fond mes amis et moi, on rigolait sous cape, comme les enfants qu'on était, on descendait du bus, les vestiaires puaient, le prof de gym s'en prenait toujours aux mêmes, généralement à ceux qui ne riaient pas à ses bons mots sur les filles, on se retrouvait sur les pelouses, bien trop nombreux pour former deux équipes mais il n'y avait, déjà, aucune chance d'échapper au football

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Il a dit pédé !, je ne sais plus pourquoi, mon père et mon cadet étaient assidus footballeurs, pas seulement la téloche : ils pratiquaient aussi, mais là il s'agissait d'un match de rugby et j'étais sur le terrain, l'école, la piscine pas loin, j'ai dû shooté une seule fois dans ma vie dans un ballon rond, mais le rugby à l'école j'aimais bien, il s'est retourné suite à une passe et il m'a dit pédé !, ça ne se voyait pas mais ça se savait, et je lui est collé illico mon poing dans l'oeil. La seule droite de toute ma vie.
Il a manqué une semaine le collège par honte de son coquard. Le prof à deux pas n'avait rien dit.
Juste sifflé pour que le match continue. Ce jour-là on avait trouvé une chauve-souris vivante dans un talus.
Les mots et les convictions et les réactions qui peuvent sortir d'un gazon continuent de me faire serrer en douce la main. Nous sommes censés nous souvenir que les idéologies assassines ont commencé dans des stades.

01:23  
Anonymous Anonyme said...

*ai collé illico (il est tard, dirons-nous)

01:26  
Anonymous Anonyme said...

*Dû shooter (dû trop boire, je suppose, aussi).

03:23  
Anonymous Anonyme said...

À huit ou neuf ans, je prenais mon vélo le jeudi matin TRÈS TÔT et je montais toute la côte de Zola pour aller m'entraîner au FCN (aujourd'hui FCNA), dans le froid, la pluie, la merde, l'ennui, la peur des ballons qui arrivaient à toute vitesse (j'avais appris l'art de l'esquive, qui ne fait PAS partie des règles du jeu). C'est un de mes pires souvenirs, un des plus incongrus en tout cas : cela a duré deux ans. On avait fait de moi un Canari pour faire de moi un homme. On voit le résultat.

19:10  

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