l'alliance
je ne peux m'empêcher de sourire quand, au cinéma, le mari infidèle, juste avant de passer à l'acte, enfouit son alliance dans sa poche, offrant à sa maîtresse l'image d'une main libre, à l'annulaire effilé, innocent, je me dis à chaque fois que c'est un geste aberrant, au même ordre d'ailleurs que porter une alliance en guise de fidélité et blâmer l'autre s'il (ou elle) avait le malheur de la perdre, preuve indubitable de l'adultère, pourtant je retire prudemment l'anneau de métal qui ceint mon annulaire lorsque je me masturbe sur internet et j'efface scrupuleusement les traces de mes actes une fois le forfait accompli, ayant été à bonne école et sachant ce qu'il en coûte de se faire prendre
5 Comments:
Jamais je ne retire mon alliance, sinon pour de temps en temps relire les prénoms et la date gravés à l'intérieur.
Un jour un collègue qui me savait en couple homo me lance : C'est de l'or ta chevalière ?, alors que les femmes avaient reconnu l'aspect marital de l'anneau bien que non au courant...
tel epris qui croyait eprendre
te suivre d'une note à l'autre, rick, le mystérieux parcours d'un visiteur inconnu sur notre emploi du temps…
romantisme midinette contre signe extérieur de richesse, pas plus par les unes que par les autres tu n'es reconnu, jonas, tu en es conscient -et l'anneau, tu le soulignes toi-même, garde sa valeur en dedans de lui, contre ta peau, intime
lh.
Et moi qui ne porte aucun bijou...
J'en ai portés, des anneaux, des alliances aussi, des grosses bagues de théâtre, avec de grosses pierres, des vulgaires, des raffinées, des voyous, des joncs, des fiancailles rêvées, des bijoux de deuil, des je-ne-t'oublierai-jamais, des je-me-fais-ce-cadeau-à-moi-même, tout ça, et j'en reviens toujours à mes doigts nus, mes mains nues : des mains d'homme nues, les miennes regardées comme des étrangères, c'est toujours ce qu'au bout dui compte je trouve le plus beau.
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