tag:blogger.com,1999:blog-220289002024-03-26T10:19:17.536+01:00l'emploi du tempstextes & photographies © jpplohjp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.comBlogger722125tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-17520361467537124602010-08-16T09:50:00.000+02:002010-08-16T09:53:01.713+02:00les remerciements<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TGgztGVa_JI/AAAAAAAABkw/ePl51s5cECU/s1600/DSC01845.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 300px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TGgztGVa_JI/AAAAAAAABkw/ePl51s5cECU/s400/DSC01845.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5505707394348022930" border="0" /></a><br /><span style="font-style: italic;"><br /></span><div style="text-align: justify;"><span style="font-style: italic;">"l'emploi du temps", septembre 2007 - août 2010</span><br /><span style="font-style: italic;">© textes : laurent herrou / photographies : jeanpierre paringaux</span></div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com28tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-70227997482095125962010-08-15T14:00:00.001+02:002010-08-15T14:03:04.344+02:00la mise au point<div style="text-align: justify;">tu emportais le matériel, les documents que tu avais rassemblés, tu gardais les visuels, les plans et les images, tu disparaissais brusquement là où tu avais plutôt joué de finesse pour ne pas semer le doute, tu quittais bruxelles le week-end du 15 août, sans sommation, ta silhouette familière s'engouffrait pour la dernière fois métro bockstael, tu ne te retournais pas, on pouvait nous observer, l'obscurité t'avalait alors que déjà je partais en sens inverse, retenant les mots, je conservais l'usufruit de la forme ouverte ensemble mais que les circonstances avaient obligé à modifier, tu ne me donnais pas de nouvelles conformément à ce que l'on avait mis au point, il fallait prendre de la distance si on voulait mener l'opération à son terme, plus aucun contact pour ne pas se trahir, rien ne semblait changer et tout était différent.</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com25tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-11908948504119168902010-08-13T17:50:00.001+02:002010-08-13T17:51:57.332+02:00la nuance<div style="text-align: justify;">on investissait le palais de justice, sacs en bandoulière et plastique rouge à la main, on déposait le chargement au premier étage, abrité par les colonnes monumentales de l'édifice, on se postait par-dessus le ballet que les robes noires dessinaient sur les motifs cabalistiques des mosaïques, on armait à plusieurs reprises, on visait, on déclenchait au silencieux, on s'enfonçait dans les sous-sols à la recherche d'un escalier d'honneur qui sans cesse se dérobait, on aboutissait face à la figure éternelle de démosthène aux pieds de marches en pierre qui menaient à des voûtes futuristes, on reprenait son souffle, la mission accomplie, on quittait les lieux sous le regard inquisiteur d'une brigade en bleu marine à laquelle je dissimulais le fait que mon téléphone, ouvert dans la paume, enregistrait leurs moindres faits et gestes, on consignait bruxelles une seconde fois, on y mettait une nuance pourtant</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com28tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-13643666372409432502010-08-08T14:00:00.002+02:002010-08-08T14:07:33.561+02:00la mythologie<div style="text-align: justify;">on marchait sous des étendues bleues que venaient grignoter des paquets de coton gris foncé, qui lâchaient par endroits une eau fine et rafraîchissante à la manière de brumisateurs géants, on avait rejoint une petite terrasse sur la place face à notre dame de laeken où un serveur tatoué, comprimé dans un tee-shirt à la gloire de l'incroyable hulk, me racontait ses colères, tu m'avais repris quand j'avais dit monsieur au curé qui avait fermé l'église après la messe, m'empêchant de la visiter — mais c'était ma faute : au lieu de parler avec le super héros, j'aurais dû te suivre —, je ne croyais pas que les hommes étaient investis d'une mission terrestre par un dieu dont l'existence ne m'intéressait qu'à titre mythologique, je préférais penser qu'il existait un monstre vert en chacun de nous, capable du pire comme du meilleur, je commandais donc un autre café</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com21tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-67862946369867628422010-08-07T16:20:00.000+02:002010-08-07T16:22:10.628+02:00la piste brouillée<div style="text-align: justify;">à onze heures, on buvait un café au flore, puis on serpentait jusqu'au sacré cœur pour y visiter la basilique et observer le panorama unique sur la ville, on en redescendait à pieds par les jardins, on attrapait un métro sur une place ronde et on revenait au centre pour y déjeuner sur un coin de comptoir et boire un deuxième café aux halles, on se passait dorénavant des images, si les mots pouvaient dire de la même manière paris ou bruxelles de sorte que l'on se serait perdu à la lecture, entre l'une ou l'autre des deux destinations, et pourquoi pas une troisième en s'y appliquant un peu, l'œil pour sa part restituait une réalité que tu souhaitais, pour des raisons personnelles, garder en toi — je me pliais à la contrainte nouvelle et, malin, je brouillais les pistes</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com17tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-49131554899198193472010-08-04T23:20:00.000+02:002010-08-04T23:23:52.448+02:00les célébrités<div style="text-align: justify;">j'occupais la maison de la femme d'un chanteur connu dont je rencontrais les enfants sans que l'identité de leur géniteur ne parvienne à s'imposer, sinon quelques heures après qu'ils aient disparu et que je replace chaque phrase entendue relative au père par rapport à qui il était vraiment, je dînais avec un artiste bruxellois et mon éditeur fidèle rue de la longue vie, de poissons grillés arrosés d'un entre deux mers incomparable, je partageais un cornet de frites et une bière blanche avec un designer belge féru d'art contemporain qui me faisait visiter sa collection personnelle et dont je quittais le showroom sous une pluie battante pour me précipiter dans un taxi, chaque journée apportait son lot de célébrités — toi-même, tu arrivais demain</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com17tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-975624832033009312010-08-03T13:50:00.001+02:002010-08-17T14:08:06.616+02:00la ligne de conduite<div style="text-align: justify;">je prenais la 6 jusqu'à beekkant où je changeais pour la 1 vers le centre de bruxelles, le trajet demandait environ une demi-heure pendant laquelle je me surprenais à penser à londres et à new york parce que l'on avait davantage la sensation d'emprunter un train qu'un métro, comme c'était le cas à paris où la durée des déplacements pouvait être pourtant équivalente, je descendais place de brouckère par commodités, retrouvant les réflexes de novembre et cherchant à les dépasser, je capturais des images pour la forme, je ne souhaitais pas qu'elles remplacent les tiennes aussi je les gardais pour moi ou les envoyais en guise de carte postale par courrier électronique, je me cantonnais aux mots parce qu'ils étaient ma spécialité, c'était — et cela restait — ma ligne de conduite</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com16tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-54339980681521893252010-08-02T21:45:00.000+02:002010-08-02T21:45:37.298+02:00les meilleurs auspices<div style="text-align: justify;">je retrouvais bruxelles après paris, un métro simplifié dont j'assimilais immédiatement la distribution, des tramways, des bus, des taxis souriants et serviables, des rues aux briques rouges et des chaussées sûres, je retrouvais les codes, l'expresso et pas le café, et la bise unique sur l'une ou l'autre joue, mon visage rencontrant le vide lorsque je me penchais pour une seconde, j'entrais dans une boutique familière, un bar, un passage, je revoyais des gens du passé et j'en rencontrais de nouveaux, français pour certains, travaillant dans ce milieu si couru et fermé de l'édition et qui, dans la ville belge, se laissaient aller à la confidence, pas seulement littéraire, autour d'une table, je m'armais d'un clavier, d'une connexion wifi et d'une théière, et, sous les meilleurs auspices, je m'exécutais</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-42610252541285111032010-07-25T19:00:00.002+02:002010-07-25T19:09:07.835+02:00le cocktail<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TExva03iUzI/AAAAAAAABko/8bk_wnuZTlk/s1600/DSC_0102.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 268px; height: 400px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TExva03iUzI/AAAAAAAABko/8bk_wnuZTlk/s400/DSC_0102.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5497891751771394866" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />« on n’est jamais prêt à la publication d’un premier livre »<br />laurent herrou, <a href="http://www.ep-la.fr/index.php?page=shop.product_details&flypage=flypage.tpl&product_id=22&category_id=6&option=com_virtuemart&Itemid=55"><span style="font-style: italic;">cocktail</span></a><br /></div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-76776983631956409702010-07-08T08:30:00.000+02:002010-07-08T08:36:14.145+02:00l'auto-flagellation<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TDTDMHyH0TI/AAAAAAAABkg/OfqnCAaKGWA/s1600/DSC_0025.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TDTDMHyH0TI/AAAAAAAABkg/OfqnCAaKGWA/s400/DSC_0025.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5491228458686599474" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />je connaissais trois auteurs nés le même jour que moi, j'avais été en contact avec deux d'entre eux dans des rapports qui avaient été immédiatement intimes, la double coïncidence impliquant que l'on s'apprécie spontanément et que l'on se confie aveuglément, ils avaient donné comme moi et avaient été déçus de la même façon que je l'avais été quand les mots n'avaient pas été suivis d'actes, sans plus de raison qu'une lâcheté fatiguée de part et d'autre face à la demande que je reconnaissais pour l'avoir appliquée à des situations que j'avais la flemme d'affronter et préférais fuir, me trouvant mille excuses et accablant l'autre de tous les maux avant de m'auto-flageller et de décider que je ne valais (presque) rien — la littérature n'étant, elle, jamais remise en cause</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-2149293743462085182010-07-03T19:40:00.000+02:002010-07-03T19:40:14.867+02:00l'issue<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TC8nFj4hVLI/AAAAAAAABkY/7zFtDBSC0Zo/s1600/DSC_0151.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 268px; height: 400px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TC8nFj4hVLI/AAAAAAAABkY/7zFtDBSC0Zo/s400/DSC_0151.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5489649447273059506" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />« je ne comprends plus le monde. voilà deux êtres qui s'aiment, et ils n'ont aucune issue. »<br />r.w. fassbinder, <span style="font-style: italic;">liberté à brême</span><br /></div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-83863214164684318642010-06-24T19:00:00.000+02:002010-06-24T19:04:06.242+02:00la saint-jean<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TCOOAEAlL4I/AAAAAAAABkQ/rbQTwLy84VU/s1600/DSC_0007.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 268px; height: 400px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TCOOAEAlL4I/AAAAAAAABkQ/rbQTwLy84VU/s400/DSC_0007.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5486384902794719106" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />j'atterrissais la veille de la saint-jean, après avoir traversé paris en taxi avec trois inconnus suite à des perturbations sur la ligne b du rer, je déjeunais sur une place aux couleurs italiennes et arpentais en crocs turquoises des rues que je connaissais par cœur mais dont l'agencement me surprenait brusquement, je découvrais une éclaboussure sur mon polo et, incapable d'en supporter la présence, me précipitais dans une boutique pour acheter un tee-shirt gris col en v profond dont le tissu, plus léger que le vêtement initial, convenait mieux à la température du sud, je m'acquittais de formalités administratives et de tâches domestiques comme je l'avais fait pendant quinze ans, comme je l'aurais fait la veille si j'avais été là, rien ne changeait et pourtant tout changeait</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-33872370000684722432010-06-21T18:55:00.001+02:002010-06-21T18:55:39.417+02:00le dialogue muet<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TB-UxW-TezI/AAAAAAAABkI/nEwj6KHKYBM/s1600/DSC_0507.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TB-UxW-TezI/AAAAAAAABkI/nEwj6KHKYBM/s400/DSC_0507.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5485266446861957938" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />on avait commencé l'emploi du temps avec l'idée de ne pas comparer la photographie et le texte que l'on prévoyait de mettre en ligne, de suivre nos intuitions, respectives et vis-à-vis de l'autre, de se laisser porter par un désir, de mots ou d'image : on avait remarqué que cela fonctionnait, on parvenait à un dialogue muet qui pouvait se passer de la communication orale pour créer ensemble, on avait pourtant préféré au bout du compte s'aligner l'un sur l'autre de peur que le phénomène ne s'émousse, ou qu'on ne le perde au fil des jours — j'avais passé le week-end en normandie, je ne savais rien de ce que tu avais fait du tien mais j'avais confiance en nous, en mes mots et en tes images, pour nous rapprocher une fois de plus</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-47026483281036719592010-06-14T23:20:00.000+02:002010-06-14T23:22:24.716+02:00la nouvelle donne<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TBZp3dkbxqI/AAAAAAAABkA/bp-ZHhv_Rm4/s1600/DSC_0648.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TBZp3dkbxqI/AAAAAAAABkA/bp-ZHhv_Rm4/s400/DSC_0648.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5482685997921322658" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />on avait passé une drôle de semaine, incapables l'un et l'autre d'alimenter le blog pour une raison mystérieuse qui nous éloignait chaque minute un peu plus, on avait noyé le poisson dans le sommeil, au restaurant, au travail — tu avais repris une activité, comme je l'avais fait quelques mois plus tôt, on changeait de rythme —, devant des expositions que tu ne fixais pas avec ton objectif et qui laissaient mon esprit vide de toute pensée littéraire, on avait compris ce qui était en train de se produire au bar de la fusée, devant un orchestre de jazz qui donnait à la scène un air de film de woody allen, il avait fallu ce temps-là pour se retrouver et tu quittais paris à ce moment précis : peut-être était-on simplement malheureux, chacun à sa façon, et qu'il fallait l'entendre, au moins une fois, pour s'adapter, bon gré mal gré, à force de coups de pied et de coups de tête, à la nouvelle donne<br /></div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-72766351251778866792010-06-01T23:00:00.001+02:002010-06-06T11:41:03.548+02:00louise<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TAVL8900RVI/AAAAAAAABj4/s7pxk6I3UD8/s1600/DSC_0388.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TAVL8900RVI/AAAAAAAABj4/s7pxk6I3UD8/s400/DSC_0388.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5477868032526402898" border="0" /></a><br /><br /><div style="text-align: justify;">l.b. (1911 - 2010)<br /></div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-51381997305821268912010-05-30T23:30:00.000+02:002010-05-30T23:33:21.438+02:00l'amont et l'aval<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TAKYf1Zr14I/AAAAAAAABjw/e-l9kc0sK-k/s1600/DSC_0025.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/TAKYf1Zr14I/AAAAAAAABjw/e-l9kc0sK-k/s400/DSC_0025.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5477107769514121090" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />j'avais signé un contrat pour deux mois, qui avait été reconduit pour trois et qui me déposerait au cœur de l'été avec un mois de vacances — puisqu'il était de bon ton de se donner des limites — et une incertitude, j'avais retrouvé paris comme je l'avais connue, du moins avais-je la sensation de reproduire des gestes déjà accomplis mais avec une clairvoyance extrême sur leurs conséquences, je me glissais donc avec un mélange contradictoire de prudence et de confiance en moi (après tout, j'avais passé les quarante ans) dans une peau que je connaissais par cœur, mais dont la rugosité rappelait à chaque contact, nouveau ou ancien, que j'étais devenu un autre et dont l'intraitabilité laissait présager du pire, comme du meilleur, selon que l'on se place en amont ou en aval de ma ferme existence<br /><br /><div style="text-align: justify; font-style: italic;">wim delvoye, mamac, nice<br /></div></div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-57588687766208165132010-05-26T10:20:00.004+02:002010-05-26T10:36:19.107+02:00les ponts<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S_zWUXnIQ2I/AAAAAAAABjo/0QX8Fkv-KVg/s1600/DSC_0107.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S_zWUXnIQ2I/AAAAAAAABjo/0QX8Fkv-KVg/s400/DSC_0107.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5475486892399543138" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />trois journées d'intense chaleur se terminaient sur un orage violent et une succession d'averses qui rendaient à paris sa fraîcheur printanière : je traversais le pont de l'archevêché à minuit, au dos de notre dame nocturne, puis le pont saint-louis pour m'arrêter chez berthillon où quatre italiens tentaient de prononcer le mot rhubarbe sans rire, je marquais une pause sur le pont louis-philippe avec une boule de sorbet ananas que je dégustais face à la seine dont le courant opposé faisait frémir les arbres sur les quais, la ville était désertée après l'été fugace qui avait accompagné la pentecôte et habillé les parisiens de shorts et de tongs, j'en avais aimé la surprise, mais davantage encore, j'aimais sa disparition</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-77359485937460299382010-05-23T11:15:00.000+02:002010-05-23T11:17:26.992+02:00le bonheur<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S_jUYJCjCvI/AAAAAAAABjg/sqszRmFCHlM/s1600/DSC_0432.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S_jUYJCjCvI/AAAAAAAABjg/sqszRmFCHlM/s400/DSC_0432.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5474358858277391090" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />« j'ai pensé qu'il ne faut pas taire aux gens le bonheur qu'ils nous donnent »<br />vaclav jamek, <span style="font-style: italic;">traité des courtes merveilles</span><br /></div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-9292109023031720322010-05-20T10:10:00.000+02:002010-05-20T10:12:48.510+02:00jérôme kerviel<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S_TtYKdtdUI/AAAAAAAABjY/MQED7gCLLaM/s1600/DSC_0892.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 268px; height: 400px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S_TtYKdtdUI/AAAAAAAABjY/MQED7gCLLaM/s400/DSC_0892.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5473260446543607106" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />je vivais à découvert, rééquilibrant en fin de mois lorsque la paye était versée à mon compte son solde débiteur pour quelques jours, je bénéficiais de conditions exceptionnelles — pas de loyer et un partenaire généreux —, travailler sur site permettait de ne pas dépenser un argent que je n'avais pas pendant presque dix heures d'affilée, mais je craquais parfois pendant ma pause-déjeuner, à la faveur d'un pull over marine que je me convainquais d'avoir besoin, et dont j'achetais l'exacte copie, en gris, le lendemain, de baskets à bandes jaunes fluo ou de places de spectacle que je réservais en ligne en fermant les yeux, en prenant soin d'oublier le geste immédiatement après l'avoir fait, un peu comme jérôme kerviel, interrogé à l'occasion de la parution de son livre, avec lequel je partageais finalement beaucoup</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-67313615030244502212010-05-14T19:30:00.001+02:002010-05-14T19:33:06.291+02:00le jeté à l'eau<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-2Cgf8gthI/AAAAAAAABjQ/5OygXxFoiz0/s1600/DSC_0535.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-2Cgf8gthI/AAAAAAAABjQ/5OygXxFoiz0/s400/DSC_0535.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5471172617167746578" border="0" /></a><br /><br /><div style="text-align: justify;">j'étais armé face aux refus, du moins je le croyais : lorsque l'on me posait la question de l'envoi de manuscrits — mais cela s'appliquait à tout envoi relatif à la littérature, dossiers de résidence ou participation à des concours de nouvelles — j'expliquais qu'il fallait être en état d'en accepter le possible retour négatif, condition sans laquelle le geste s'apparentait à un jeté à l'eau sans bouée de sauvetage auquel on survivait en battant des bras contre la nature indifférente, en buvant tellement la tasse que l'on finissait par s'enfoncer, lesté par son propre trop-plein, on échouait sous la couette par une après-midi grise en se faisant violence pour ne pas s'abrutir de sommeil, on s'en voulait alors, d'être faible ou mauvais, de s'apitoyer sur son sort ou de s'en relever pour continuer à écrire, parce que, oui, contre vents et marées, on allait continuer<br /></div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-13503619412933523482010-05-13T18:30:00.000+02:002010-05-13T18:34:34.222+02:00le doute<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-wnMgGjN-I/AAAAAAAABjA/cvYtY4glJcc/s1600/DSC_0121.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-wnMgGjN-I/AAAAAAAABjA/cvYtY4glJcc/s400/DSC_0121.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5470790743077631970" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />je croisais un chat roux dans l'escalier, qui disparaissait par la porte ouverte en permanence de l'appartement qui faisait face à celui que j'occupais, j'apprenais que le chat déterrait les plantes au dernier étage et se faisait les griffes sur les poubelles abandonnées sur les paliers — tu me racontais une chose équivalente —, je remarquais ensuite que le cumulus perdait de l'eau, à raison d'une goutte hasardeuse qui avait eu le malheur d'atterrir sur le bas de mon dos, et j'en surveillais la fréquence avec une pointe d'appréhension — tu attendais le plombier pour un problème de fuite —, je découvrais un matin en buvant mon café à l'angle de charonne que la rue parallèle à la mienne était la rue de nice : petite pierre contre rocher, il n'y avait plus de doute, il se passait quelque chose</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-5841822398903713352010-05-10T00:45:00.000+02:002010-05-10T00:46:36.969+02:00la rue de la petite pierre<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-cwWWbY8yI/AAAAAAAABi4/eka7vBzqHWU/s1600/DSC_0125.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-cwWWbY8yI/AAAAAAAABi4/eka7vBzqHWU/s400/DSC_0125.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5469393433000473378" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />je posais mes affaires dans le 11ème arrondissement, ainsi que les courses que j'avais faites plus tôt dans une épicerie chinoise le long du canal de l'ourcq et qui constitueraient le premier repas, sommaire et voulu comme tel, que je prenais face à l'écran de mon ordinateur et à l'éclairage orangé de la rue de la petite pierre, livres et disques m'entouraient de toutes parts, jusque dans la salle de bains, en piles aventureuses qui gravissaient le carrelage face à la douche, et je m'enfermais avec satisfaction dans cette aire de travail inédite et inspirée qui allait m'accueillir pour une semaine, en mesurant la chance que j'avais, d'avoir des amis d'abord, et de l'opportunité qui m'était donnée de faire à nouveau mes preuves — j'avais quarante-deux ans et sinon une nouvelle vie, du moins une nouvelle chance</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-37261674371244101912010-05-07T16:30:00.001+02:002010-05-07T16:39:22.767+02:00la coquille<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-QjNbImMrI/AAAAAAAABiw/O75Kb36dJZs/s1600/DSC_0625.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-QjNbImMrI/AAAAAAAABiw/O75Kb36dJZs/s400/DSC_0625.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5468534561063711410" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />j'avalais au déjeuner plusieurs morceaux de coquille d'œuf, que j'avais négligé de retirer à la cuisson et que j'avais pourtant vus tomber dans la poêle alors que je cassais les œufs d'une main sûre, professionnelle, je me remémorais la possibilité médicale, apprise il y a longtemps, que le fragment s'enkyste ou progresse vers l'appendice, entraînant son inflammation et les complications que l'on connaît, et je souffrais presque immédiatement des symptômes attendus, localisant la coquille à divers endroits de mon anatomie, de la gorge au bas-ventre, suivant la douleur que sa position ou son passage déclenchait, je décidais finalement d'accoucher des intrus dans un texte, rejoignant ainsi une <a href="http://laregledujeu.org/collard/2010/05/06/11/note-sur-l%E2%80%99ecriture-et-l%E2%80%99amour/">phrase</a> lue la veille comme quoi « seule, peut-être, l'écriture sera(it) ce qui sauve » — j'écrivais par faiblesse, manifestement</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-14317619506412502082010-05-06T11:20:00.001+02:002010-05-06T11:24:36.135+02:00la fidélité<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-JrRiqLiaI/AAAAAAAABio/XygXMg2Wfqo/s1600/DSC_0131.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 268px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-JrRiqLiaI/AAAAAAAABio/XygXMg2Wfqo/s400/DSC_0131.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5468050846686874018" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />les cafés parisiens avaient cette particularité nouvelle qu'ils servaient sur demande des express à emporter dans des petits gobelets blancs, que les passants serraient dans leurs doigts engourdis — le froid était revenu — le long des rues de la ville, rejoignant, à moindre mesure, les demi-litres de boissons chaudes à l'américaine qui sillonnaient manhattan, on pouvait également y boire un verre de vin de son choix, et non pas uniquement en cave comme c'était le cas en province, variant d'une cuvée bon marché à un grand cru onéreux et y déjeuner typique à des tarifs raisonnables, je les fréquentais le matin, le midi, parfois le soir, savourant la richesse de l'offre qui m'était proposée mais, fidèle à mes habitudes, j'allais aux mêmes endroits et y commandais toujours la même chose</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-22028900.post-53215407421955522752010-05-04T18:00:00.000+02:002010-05-04T18:11:50.658+02:00la récréation<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-A0YlzveEI/AAAAAAAABig/n7Deep-qRnQ/s1600/DSC_0051.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 268px; height: 400px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_UrNzJVDVn6g/S-A0YlzveEI/AAAAAAAABig/n7Deep-qRnQ/s400/DSC_0051.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5467427544698419266" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />autant une conversation unique — deux femmes qui parlaient ou la proposition unilatérale d’un échange téléphonique — me dérangeait lorsque j’écrivais, autant le brouhaha créé par l’ensemble des conversations d’un café m’enveloppait d’une douceur étrange où les voix se mêlaient, se chevauchaient, s’annulaient en somme, rendant inaudible la chose dite pour n’en garder que la rumeur, entrecoupée ça et là de pics sonores (un cri de bébé délaissé, un éclat de rire, un choc sur une table) et je calmais l’emportement qui m’avait questionné d’abord sur le choix du lieu pour me laisser aller à son atmosphère : les parents, après s’être débarrassés de leur progéniture à l’école, se retrouvaient le matin autour d’une tasse, formaient des groupes par affinités, riant, se confiant des secrets ou tombant amoureux, la récréation commençait</div>jp/lh.http://www.blogger.com/profile/16298686670446860680noreply@blogger.com3