28.2.09

la simple question



« durant les douze années où lisbeth salander avait été l'objet de soins sociaux et psychiatriques, dont deux passées dans une clinique pédiatrique, elle n'avait jamais — pas une seule fois — répondu ne fût-ce qu'à la simple question "comment tu te sens aujourd'hui?" »
stieg larsson, les hommes qui n'aimaient pas les femmes

27.2.09

l'ego



« c'est moi qui parle! »
jeanne balibar, le bal des actrices

26.2.09

le challenge



« personally i love the challenge of making art with something as coldly technical as a computer, something so many people hate »
ray caesar, r.c. art collection

ray caesar, day break below, galerie magda danysz

24.2.09

la tour eiffel



« tournez le dos à la tour eiffel et tout paris s'offre à vous; regardez-la, et il n'en reste plus rien »
gyles brandreth, oscar wilde et le meurtre aux chandelles

20.2.09

une fois de temps en temps



« on ne peut plus, me semble-t-il, écrire aujourd'hui sans signaler une fois de temps en temps que l'on sait qu'on écrit de la fiction »
amélie nothomb (entretien)

19.2.09

la maison d'édition



« parcourir, l'esprit libre, la maison d'édition, le nouvel espace dédié à "l'art de vivre" que nous avons conçu pour vous (…) peut-être y trouverez-vous l'accord parfait… »
philippe de beauvoir, président du bon marché rive gauche

17.2.09

l'ouvrage



« dans la mesure où nous éditons une dizaine de textes par an, nous en recevons, vous vous en doutez, bien plus que nous ne pouvons en publier; si, dans un délai d’un mois, vous n’aviez aucune nouvelle de notre part, cela signifierait que nous n’avons pas retenu l’ouvrage pour publication »

1/2 empty 1/2 full, lawrence weiner, galerie yvon lambert

15.2.09

la meilleure part



« le trésor d'un homme est-il dans ce qu'il laisse — des sentiments, des certitudes, des objets, des images et des gestes — ou dans ce qu'il garde? »
tristan garcia, la meilleure part des hommes

14.2.09

bouger



« n'est-ce pas très étrange de vouloir consacrer sa vie à bouger? »
olivier dubois (entretien)

13.2.09

loin déjà



« _l'occasion est trop belle d'en rire un peu la tête traviole s'en perd ne s'y retrouve jamais car loin déjà & foin des retrouvailles rien »
claude favre, précipités

12.2.09

l'effacement



sans aller croire que paris ne m'inspirât plus, il se passait cela que le désir d'écriture ne se manifestait pas, du moins s'il le faisait il rencontrait des barrières insurmontables qui m'obligeaient peu à peu à céder et je rabattais l'écran de l'ordinateur avec un soupir, qui n'était pas de défaite mais presque de soulagement, j'avais donné à paris beaucoup, peut-être trop, j'avais besoin de vivre la ville et non plus de la transformer, il fallait que je m'en efface tout en y prenant pleinement pied, ou justement parce qu'il fallait que j'habite paris absolument, il était temps de faire taire les mots silencieux

10.2.09

l'amélioration du quotidien



on avait brusquement retrouvé l'énergie nécessaire à l'amélioration du quotidien, après avoir débarrassé la cave de ses reliques on avait mis fin au désordre qui encombrait depuis plusieurs mois la chambre, puis arrangé la cuisine où l'on avait accroché de nouveaux cadres, on avait acheté un four à micro-ondes, on avait commandé pour finir une machine à laver le linge qui serait livrée entre neuf et onze heures, soixante-douze heures après l'achat comme le précisait le contrat, on avait réservé des billets de train pour ce même jour, un départ dans l'après-midi, conscient que l'on allait quitter un appartement que l'on s'était attaché à rendre plus agréable à vivre au moment où il le serait devenu — et que ce n'était pas un hasard

7.2.09

les représailles



j'avais posé la tête sur l'oreiller et tu avais remarqué qu'il n'était pas dix heures, je n'avais pas rétorqué que c'était habituellement une phrase qui venait de moi, j'avais basculé le visage vers les chiffres sang du réveil en accusant le coup, tu avais demandé ce qui n'allait pas et la seule réponse à donner était le retour brutal de la haine qui envahissait mes tripes et gagnait le cerveau, tu avais proposé de me servir d'exutoire, afin d'éviter que je grille quelque nouvelle relation, ce dont j'étais capable sur un coup de tête ou un coup de plume, finalement on avait mangé une bûche cacao lait d'amande lexomil devant les mésaventures du cahier perdu du dieu de la mort et de son nouvel acquéreur — le ventre m'avait brûlé au milieu de la nuit, en signe de représailles

2.2.09

l'image écornée



je trouvais que ma calligraphie, incompréhensible mais orientale, ronde et harmonieuse, ne gardait de ces caractéristiques que la première, je m'y reprenais à trois fois avant de lancer le stylo sur le papier en fronçant les sourcils et en plissant les yeux, les notices des médicaments et la télévision me donnaient des maux de tête, je forçais le volume des appareils plus que nécessaire, l'envie d'uriner qui m'avait pendant quarante ans ignoré à tel point que l'on se demandait si je n'avais pas un problème se manifestait brutalement et c'était à mon tour de me poser la question, je prenais des rendez-vous et m'y rendais à la mauvaise heure, je n'en dormais plus et me réfugiais dans l'image parfaite que tu donnais à voir de moi et que j'écornais pourtant jour après jour, incapable de m'en empêcher