29.2.08

les majorettes



c'est une autre ville, différente de celle que l'on a connue, on y développe de nouveaux réflexes, on s'y regarde autrement, je m'assieds au café et t'y attends, le tramway s'annonce, un son de cloche démodé et tu sors du wagon, me souris en traversant les voies, le ciel est d'un gris de marbre, en miroir des pavés en quadrillage savant, déjà usés par les roues des poussettes et les chariots à commission, c'est un retour en arrière, comme un défilé de majorettes, bâtons en avant, qui aurait soudain décidé de marcher à reculons, la roue du temps s'inverse, le noir et le blanc dominent, le lait dans ma tasse, ton café noir, les silhouettes s'allongent, l'ombre nous avale

21.2.08

le présent



on avait passé un mois à l'étranger mais il fallait se rendre à l'évidence, c'était bel et bien terminé, il fallait regarder à nouveau ce que l'on avait autour de soi et s'en inspirer pour continuer à vivre, et à écrire, au présent

6.2.08

la vanité



on avait laissé passer une semaine pleine, on avait repris, on s'en était rendu compte, le jour de la date-anniversaire de l'emploi du temps, on n'avait pas ouvert le champagne pour autant, il n'y avait pas de quoi se féliciter : certes on avait fait du chemin, il y avait des textes meilleurs que d'autres et des photographies qui sortaient du lot, mais ce n'était qu'un blog, à l'image d'un site internet, qui faisait vainement la promotion de ses acteurs, il n'y avait pas d'appel, pas de choix, si l'emploi du temps ne dépassait jamais ce stade, il périrait au même titre que les autres travaux oubliés, la conscience de la disparition ne nous motivait pas, tout juste nous permettait-elle de garder les yeux ouverts sur notre création en y rencontrant au quotidien le reflet impitoyable de nos vanités